Finaliser son manuscrit
Après la phase de bêta lectures et les retours enthousiastes de ma Dream Team, j’ai laissé reposer un peu mon texte et fait confiance à mon inconscient pour tambouiller toutes les remarques en mode « off ». Finalement, si certains pouvaient penser que le confinement aurait eu cet effet libérateur sur les contraintes de temps, il fut pour moi compliqué de « créer » pendant cette période.
Etape 1 : le deuxième jet
Je n’ai réellement retouché mon premier jet qu’une fois le rythme école-boulot retrouvé.
Si les retours étaient positifs sur l’histoire, l’intrigue et les personnages, j’avais moi-même noté quelques problèmes à résoudre, notamment sur la fin du roman où je trouvais mon personnage trop passive. J’ai donc repris la structuration complète de l’acte 3, gardé les scènes essentielles (deux ou trois finalement) et jeté tout le reste à la poubelle.
Oui, oui, à la poubelle !
Pour me remettre « dans la peau » de Lucy, j’ai relu les deux premières parties et je me suis arrêtée là où je bloquais. Je me suis posé une seule question : « que ferais-je si j’étais à sa place ?« . J’ai laissé de côté les méthodes lues et fait confiance à mon instinct. A la connexion que j’entretiens avec Lucy qui, si elle me ressemble par moment, n’est pas du tout moi. Elle m’a guidée pour me montrer le chemin qu’elle devait emprunter.
Côté personnage, le plus gros changement fut celui de modifier la situation « professionnelle » de Lucy pour lui rajouter encore plus de handicap dès le début de l’histoire et d’augmenter les enjeux vis-à-vis des autres personnages. J’ai également étoffé et affiné des personnages secondaires, en ai rajouté un qui n’existait pas, et repensé les motivations profondes d’un des personnages principaux.
C’est aussi à ce moment que j’ai décidé de nommer mes chapitres plutôt que de les numéroter et aussi de dater le récit pour plus de facilité de lecture. L’histoire alternant entre notre époque et le passé, cela me paraissait essentielle pour que le lecteur ne se sente jamais perdu, même si d’autres techniques narratives permettent de différencier les scènes.
Quelques semaines ont été nécessaires pour améliorer la trame et résoudre quelques problèmes de rythme dans l’intrigue et le deuxième jet fut bouclé le 27 juillet. Tard dans la soirée, encore une fois. Je suis de ces auteurs nocturnes, je n’arrive pas à me lever plus tôt le matin pour écrire, j’ai besoin du calme de la nuit…
Etape 2 : les corrections
Pendant le second passage chez mes bêtas lectrices, je me suis attaquée à la (très) délicate et (extrêmement) pénible tâche de corrections. Au sens littéral du terme. C’est-à-dire traquer les virgules oubliées ou mal placées, les mots oubliés, les coquilles, les fautes d’accord, les retours à la ligne intempestifs, les espaces insécables, j’en passe et des meilleures.
C’est très douloureux comme étape car il faut également se poser la question, à chaque phrase, à chaque paragraphe, à chaque scène : « et si je coupais ceci, est-ce que l’histoire en pâtirait ?« . Si la réponse est non, il faut – on doit – couper. A minima, réduire.
J’espérais, dans l’opération, réduire le nombre de mots de mon manuscrit, mais, si j’ai enlevé pas mal de choses, les titres et les dates ont finalement rallongé le compte de mots. De même que la fin s’est trouvée un peu « allongée ».
Le premier jet comptait 137 700 mots (soit 787 000 signes). La version définitive est à 147 000 mots, pour 830 000 signes…
Etape 3 : mettre en forme le livre et l’ebook
Et après le scan minutieux et mot à mot de la version papier, il a fallu tout reporter sur la version Word. J’avais choisi de prendre la taille la plus petite pour l’impression du livre en version brochée. Mais au vu du nombre de mots, j’ai dû augmenter la taille finale pour limiter le nombre de pages et l’épaisseur du livre fini.
Si le livre est donc plus « gros », il sera moins épais (pratique pour les envois postaux) et comptera moins de pages. Plus de 500 pages pour un livre de chick-lit « feel-good » me paraissait un peu trop intimidant.
L’épreuve cruciale ? Trouver LA police qui ferait toute la différence : agréable aux yeux, avec serif, un peu ronde mais pas trop, régler les ligatures (je déteste les apostrophes « droites »), jouer au demi-point près pour que le texte soit lisible mais que le livre ne fasse pas cent pages de plus avec le changement (véridique : un essai avec une autre police m’a ajouté 95 pages !).
Le résultat final : un texte en Libre Baskerville, imprimé au format 6×9 inches, soit environ 16×23 cm, 422 pages avec toutes les pages liminaires, remerciements, notes, etc.
J’avais déjà travaillé la couverture lors de la première phase de bêta-lecture, il ne me restait plus qu’à l’affiner, rédiger le résumé de la 4ème de couverture, écrire ma propre biographie (exercice plus difficile qu’on ne pourrait le croire !) et envoyer tout ceci à Monsieur Amazon.
Pour l’ebook, je suis allée au plus simple, j’ai utilisé Kindle Create qui m’a permis de vérifier hors ligne page à page ma mise en page, mon chapitrage et surtout, d’imposer certaines mises en forme qui n’étaient pas « comprises » par le transfert d’un fichier Word. Par ex, le changement de style pour les échanges de SMS que je voulais nettement différenciés du texte…
Suite au prochain épisode où je vous montrerai le résultat « en vrai » après réception de mon épreuve qui me permettra de vérifier une ultime fois que je n’ai pas (trop) laissé passer de fautes, que les marges sont adaptées à la lecture, que tout tombe bien comme je le voulais !